Pièges de l'hiver et règles de sécurité

La pratique de la raquette à neige n'est pas une activité sans risques. Même en moyenne montagne et particulièrement dans le massif des Bauges où l'on doit composer avec certains dangers objectifs. Petit rappel des règles de sécurité adaptées à notre massif.

Le relief et l'altitude des Bauges

Bien que d'altitude modeste, le massif est bien arrosé et donc suffisamment enneigé pour pratiquer la raquette à neige.
Cet avantage est aussi un piège.
Car si ce massif calcaire détient des plateaux dits « nordiques » où les dangers liés aux avalanches sont quasi nuls, il y a aussi des zones très accidentées, autour des hauts sommets (les 14 2000), très propices aux avalanches.
La neige a du mal a s'accrocher sur ces pentes parfois très raides.

Les  redoux plus spectaculaires qu'à plus haute altitude, avec de fortes amplitudes thermiques, viennent souvent amplifier cette instabilité en alourdissant rapidement les couches supérieures du manteau neigeux.
Il n'est donc pas rare de voir décrocher des pans entiers du manteau neigeux (« jusqu'à l'herbe »), seulement 1 ou 2 jours après une période froide ou de neige abondante. Ici toutes les expositions sont concernées.

Evitez donc les sorties qui passent au dessus, au milieu ou au pied des pentes raides.
Respectez les horaires, partez tôt et renseignez-vous avant.


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Les avalanches régulières

Cliquez pour agrandir l'imageIl y a dans notre Massif des avalanches qui partent régulièrement (pas forcément tous les hivers) souvent à cause du phénomène décrit ci-dessus. Elles sont donc déclenchées naturellement. La liste ci-contre n'est qu'indicative. Elle n'est bien sûr pas complète. Elle ne recense pas les avalanches qui pourraient être déclenchées accidentellement par des raquettistes engagés sur des terrains non adaptés à la raquette.
Ces lieux (faces, couloirs...) sont en général facilement repérables sur une carte IGN 1/25000 qu'il nous est impossible de reproduire ici. Lorsque ces lieux à risque concernent une sortie décrite dans ce site, ils sont signalés  dans le descriptif de la sortie et identifiés sur le croquis correspondant (EN JAUNE).

LES AILLONS
Mont Colombier : pente terminale (dans le milieu ou partie Sud) au-dessus des chalets de Rossanaz
Mont Colombier : Au dessus et sous le col de Cochette côté Aillon le Jeune
Rochers de la Bade : Au-dessus des chalets de Bottière et couloir jusqu'au hameau (février 1999)
Rochers de la Bade : Au-dessus du Tour des Bauges GR 96, 2 couloirs partent depuis le sommet et traversent le sentier
Dent de Rossanaz : couloirs de purge entre 1200 et 1300 m au départ de la Combe du Cheval
Pointe de la Galoppaz : Couloirs de l'antécime (petite pointe) au-dessus du vieux chemin menant au col de la Buffaz
THOIRY
Pointe de la Galoppaz : partie supérieure du pré au dessus des chalets des Cotes de Marles
JARSY
Croix d'Allant : secteur Fresse Meyat au dessus de Précherel
Mont de la Coche : tout le versant sud
BELLECOMBE – DOUCY en Bauges
Banc Plat : Couloirs venant de Banc Plat entre Chalet de Bornette et l' Ecurie Derrière
ECOLE en Bauges
Combe d'Arclusaz : dalles depuis la Dent d'Arclusaz jusqu'aux Arbets
Pointe des Arces : face W du sommet au goulet côté 1348
Vallon d'Orgeval : Après le Nant Fourchu, Deux couloirs venant de la Coche sur le GR 96 entre 1150 et 1320 m

Respectez les horaires et les orientations

Le manteau neigeux évolue au fil de la journée. Il est essentiel de ne pas partir trop tard dans la matinée et de rentrer relativement tôt. Cela est d'autant plus valable que votre rando est susceptible de passer DESSOUS ou DESSUS des zones raides vite exposées au soleil.

Ne jamais partir seul ?!

C'est vrai que dans l'idéal, il vaut mieux éviter de partir seul. Pour plein de raisons, c'est souvent plus facile à dire qu'à faire. Une chose évidente, indiquez impérativement à l'un de vos proches l'itinéraire que vous avez choisi et l'heure estimée de votre retour. Même s'il vous semble sans danger, même si vous le connaissez sur le bout des ongles. Ce conseil nous semble d'ailleurs valable pour toute sortie, seule ou accompagnée.

Sachez renoncer ou vous adapter

Plein de raisons extérieures (temps, neige, horaire) ou propres à votre groupe (fatigue, blessure, démotivation, engueulade, hétérogénéité, retard...) peuvent vous amener à changer d'itinéraire. Avant de partir ou sur le terrain.

La première chose qui compte est d'accepter de renoncer. Les montagnes ne bougent pas, vous pourrez toujours revenir pour faire le sommet, boucler la boucle etc...Il n'y a pas de honte à rester sous la couette un jour « moyen ». Comme il n'y a pas de honte à se rabattre sur une sortie facile et sûre plutôt que de partir coûte que coûte.

Le deuxième chose importante est d'avoir une idée préalable des échappatoires possibles sur votre itinéraire, si ce n'est pour gagner du temps, au moins pour ne pas en perdre à tergiverser, douter, discuter, calculer alors qu'il vous faudra vite décider en toute sécurité.

Du respect de la nature et de l'usage de la trace

Evoluer dans une neige vierge reste l'une des motivations premières de la raquette. Pour cela, certains nous vilipendent (riverains, écologistes...) car la raquette permet aujourd'hui à un nombre croissant de pratiquants d'aller dans des endroits auparavant délaissés pendant l'hiver. Il faut reconnaître que l'impact de notre présence n'est pas neutre sur l'environnement et sur la faune en particulier.
Tout est donc question de comportement mesuré.
Si vous êtes amenés à faire la trace, faites-la pour vous, mais pensez un peu à ceux qui l'emprunteront derrière vous. Donc pas trop raide, pas trop large. Un peu d'esthétique si possible...
Si la trace existe, faut-il en faire une autre à côté ou l'emprunter ? Gardez-la temps qu'elle suit votre itinéraire et qu'elle ne pose pas de problème de sécurité. Car une trace rassure, mais elle n'est pas toujours une garantie de sécurité.


Copyright © 2008. Crédit Photo : Dominique Pettelot - Pascal Conceillon - Renaud Despres